Né en 1979 à Tassin-la-Demi-Lune (France), il vit et travaille à Genève. Il étudie à l’école des Beaux-Arts de Genève avec Carmen Perrin (1999-2003), et explore l’art sonore principalement par le médium de l’installation, proposant autant d’espaces extérieurs qu’intérieurs, en perpétuel regard avec leurs situations, leurs composantes architecturales et leurs paysages sonores natifs (Abbatiale de Bellelay 2012, Musée Jenisch 2013, Bex & Arts 2014, Lausanne Jardins 2014, CERN 2016, Ural Biennial 2017). De sa qualité parallèle de preneur de son pour le cinéma ou créateur sonore pour pièces interdisciplinaires (Alexandre Doublet, Maya Bösch, Nicolas Leresche & Anne Delahaye, Jean-Louis Johannides), découlent de multiples réflexions autour du sonore, son espace et les rapports ou limites que ces derniers entretiennent avec la musique, donnant ponctuellement lieu à des performances ou pièces multi-pistes diffusées en circonstance. Enrichi de ses expériences cinématographiques (Donatella Bernardi, Marco Poloni, Samantha Granger), Rudy Decelière travaille principalement à base de sons concrets rendus variablement abstraits, mettant ainsi en jeu la limite perceptive de l’auditeur.
La résidence artistique de Rudy Decelière est soutenue par la ProHelvétia Fondation Suisse pour la Culture
Installation : Waiting for the Ground
Waiting for the Ground est une installation sonore constituée d’une centaine de fils de cuivre parallèlement suspendus d’un bout à l’autre du plafond d’un même espace. Ces fils produisent une rythmique visuelle et structurent l’espace par leur disposition organisée et répétitive. Dans leur ensemble, ils créent une forme presque invisible, néanmoins hyper-présente par sa fragilité.
Sous leur poids naturel, les fils de cuivre tracent des lignes paraboliques dont le point médian affleure le sol, évitant tout contact avec celui-ci. Disposés aléatoirement sur le cuivre, quelques feuilles séchées semblent flotter à quelques millimètres du sol. En dessous des fils, des aimants sont placés à terre. Ils permettent ainsi la réaction électromagnétique du courant sonore parcouru à travers les fils, produisant ainsi des micro-vibrations. Celle-ci se voient amplifiées et restituées par les feuilles qui font ici office de membranes. On perçoit alors un léger bruissement aquatique. Afin de l’entendre, il s’agira de tendre l’oreille, nous rendant peu à peu attentif à l’environnement qui s’agite autour de nous.